RÉSUMÉS ET BIOGRAPHIES

ABSTRACTS AND BIOGRAPHIES 


 

May 29 Mai, Maison de la culture Côte-des-Neiges - 5290 Chemin de la Côte-des-Neiges, Amphithéâtre

15h30 : Table ronde – Art, publics et pratiques numériques | Roundtable -- Art, Publics and Digital Practices

Animation : Laurent Vernet, Lune Rouge

« La photographie relocalisée comme contre-monument »

Olivier Asselin, Université de Montréal

Résumé : Le téléphone intelligent, doté d'une caméra, d'Internet et de technologies de suivi de mouvement permet de géolocaliser les données - et les photographies - en temps réel, selon la position de l'usager. Il est au centre de relations entre le web et le territoire, la banque de données et les objets du monde, les réseaux virtuels et les communautés de proximité, la navigation et la mobilité. Les images captées dans l'espace physique sont relocalisées sur le web ; inversement, les images qui circulent sur le web sont relocalisées dans l'espace physique. La communication examinera une modalité de cette relocalisation, croisant l'indice et l'index, le ça-a-été de la photographie et le c'est-ici de la flèche, en un ça-a-été-ici, renouant, en la déplaçant, avec la logique du monument, à travers des applications de réalité augmentée mobile qui réintroduisent dans l'espace public des images d'un passé oublié par la mémoire officielle.

Bio : Professeur au Département d'Histoire de l'art et d'études cinématographiques de l'Université de Montréal, Olivier Asselin a une pratique en recherche, ainsi qu'en recherche-création. Sur le plan de la recherche savante, dans le groupe de recherche interuniversitaire MediaTopias, il a travaillé sur les usages des plates-formes mobiles---et notamment des systèmes de localisation et de cartographie en temps réel et des applications de réalité augmentée---dans l'art contemporain, le cinéma élargi et les arts médiatiques. Cette réflexion le mène à revisiter les théories du récit et les théories de l'espace, mais aussi l'histoire de la localisation des images et des pratiques in situ---dans leur rapport aux institutions, à l'espace public et à « ce qui est public ». Ses projets sont l'occasion de revisiter l'histoire des sciences et des technologies de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle et de développer des récits alternatifs ou uchroniques.

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« Relocated photography as counter-monument »

Olivier Asselin, Université de Montréal

Summary: Smartphones with integrated cameras, internet access and motion tracking technologies allow users to geotag data – and photographs – in real time, depending on the position of the user. They are at the center of relations between web and territory, databases and world objects, virtual networks and local communities, navigation and mobility. The images captured within a physical space are relocated to the web; conversely, the images that circulate on the web are relocated to a physical space. This presentation will examine a modality of this relocation, crossing the past tense dimension of photography with the present tense dimension of the mouse click in a present-relocated past which reconnects, by moving it, with the logic of the monument, through applications of mobile augmented reality that reintroduce images forgotten by the official memory into the public space.

Bio: Professor in the Department of Art History and Film Studies at Université de Montréal, Olivier Asselin has a practice in research and in research-creation. As for academic research, he has worked, within the inter-university research group MediaTopias, on the uses of mobile platforms – especially of location tracking systems, real time mapping and applications of augmented reality – in contemporary art, expanded cinema and media arts. This reflection pushes him to revisit theories of narratives and space, as well as revisit the history of images tracking and in situ practices – in their relation to institutions, public space and to the notion of « what is public ». His projects provide an opportunity to revisit end of 19th century and beginning of 20th century technological sciences history in order to develop alternative or uchronic narratives.


« Public Studio : Responsabilité publique – l’importance du site »

Public Studio: Elle Flanders & Tamira Sawatzky, artistes, Toronto 

Résumé : Public Studio a été fondé avec l’intention d’explorer d’une part les antagonismes qui ont lieu dans et autour de l’espace public, comme sa disparition et ses instabilités, et d’autre part les effets de la mondialisation sur notre paysage quotidien. Le point de départ des œuvres de Public Studio est une image qui est formée, et informée, spatialement. Leurs photographies et installations filmiques immersives considèrent la relation entre l’éthique et l’esthétique à travers le paysage. Le jugement esthétique est au centre de leur travail. Public Studio est également préoccupé non seulement par la manière de « créer du sens », mais aussi par la façon de rendre ce sens important. Public Studio discutera de ses plus récentes œuvres.

Bio : Public Studio est un collectif d'artistes composé de la cinéaste Elle Flanders et de l'architecte Tamira Sawatzky. Public Studio crée des œuvres d'art public à grande échelle et des installations immersives utilisant le numérique sous diverses formes. Fondée sur les implications personnelles, sociales et politiques du paysage, la pratique multidisciplinaire de Public Studio aborde les thèmes de la dissidence politique, de la guerre et de la militarisation, de l'écologie et de l'urbanisation, à travers l'activation des sites. Public Studio travaille souvent en collaboration avec d'autres artistes. Elle Flanders a complété son doctorat en arts visuels à la York University et a été guidée par des artistes réputées, notamment Mary Kelly et Martha Rosler. Tamira Sawatzky est architecte de formation, ayant travaillé pour la firme MJMA à Toronto et a conçu des projets communautaires de grande envergure. Sawatzky collabore avec Elle Flanders depuis 2009, où sa formation contribue au développement d'installations immersives et d'expositions multiformes.

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« Public Studio: Public Responsibility - Why Site Matters »

Public Studio: Elle Flanders & Tamira Sawatzky, artists, Toronto

Summary: Public Studio was founded with the intent of exploring antagonisms that occur in and around public space and its disappearance, current instabilities; and the effects of globalization on our everyday landscapes. The point of departure for Public Studio artworks is an image that is often formed and informed spatially. Their photographs and immersive film installations consider the relationship between ethics and aesthetics through landscape. Central to their work is the role of aesthetic judgment and not just how to "make meaning," but how to "make meaning matter." Public Studio will discuss their most recent works.

Bio : Public Studio is the collective art practice of filmmaker Elle Flanders and architect Tamira Sawatzky. Public Studio creates large-scale public art works, lens-based works, films, and immersive installations. Grounded in the personal, social, and political implications of landscape, Public Studio’s multidisciplinary practice engages themes of political dissent, war and militarization, and ecology and urbanization, through the activation of site. Public Studio often works in collaboration with other artists. Elle Flanders completed her PhD in visual arts at York University and has mentored with some of the art world’s most notable artists, including Mary Kelly and Martha Rosler. Tamira Sawatzky is an architect by training, having worked for the firm MJMA in Toronto designing large-scale, community-based projects. Sawatzky began a collaborative art practice with Elle Flanders in 2009, bringing a spatial focus that contributes to the development of immersive installations and multifaceted exhibitions.


« FLUX, FLEX, FLOW - Paramètres d'une pratique cinégraphique dans l'espace public »

Jean Dubois, artiste, Université du Québec à Montréal

Résumé : Jean Dubois abordera trois critères artistiques qui ont guidé sa pratique de l'image numérique dans l'espace public en analysant les conditions de création et de diffusion de quelques installations cinégraphiques réalisées entre 2006 et 2017. Il sera question, entre autres, de projets conçus pour des lieux de passage spécifiques tels que Radicaux libres (2006) dans le grand escalier de la Bibliothèque et Archives nationales du Québec à Montréal et Le Circuit de Bachelard (2014) dans un couloir souterrain de l'École de technologie supérieure de Montréal. On y examine également les adaptations d'œuvres variables dans les cas de Tourmente (2015-2017) et d'À portée de souffle (2008-2014) présentées sur différents dispositifs écraniques et contextes urbains notamment à Montréal, Melbourne, Incheon, Toronto, Auckland, New York, Sherbrooke et Québec.

Bio : Jean Dubois est professeur à l'École des arts visuels et médiatiques de l'Université du Québec à Montréal. Sa pratique et ses recherches artistiques zigzaguent entre dispositifs numériques, structures aléatoires, reflets intersubjectifs, imagerie textuelle et approches in situ. Ses réalisations se structurent, à partir de la localisation matérielle, de significations implicites et de la déclinaison potentielle de l'œuvre d'art. Il est particulièrement préoccupé par l'expérience corporelle et multisensorielle du spectateur qu'il met en scène par la posture, le toucher ou le souffle afin de produire, notamment, une intimité amplifiée. Il aborde aussi l'art dans la sphère publique avec des installations médiatiques se présentant sous la forme de monuments instables dont la forme est généralement aléatoire et interactive.

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 « FLUX, FLEX, FLOW – Parameters of a cinegraphic practice in the public space »

Jean Dubois, artist, Université du Québec à Montréal  

Summary: Jean Dubois will address three criteria that have guided his practice relating to digital images in the public space by analysing the creation and dissemination conditions of a few cinegraphic installations created between 2006 and 2017. Will be discussed, amongst others, projects conceived for spaces meant for public passage such as Radicaux libres (2006) in the grand staircase of Bibliothèque et Archives nationales du Québec in Montreal and Le Circuit de Bachelard (2014), in an underground passageway of the École de technologie supérieure de Montréal. Will also be discussed adaptations of works such as Tourmente (2015-2017) and À portée de souffle (2008-2014), both presented on different screen devices and in different urban contexts, in Montréal, Melbourne, Incheon, Toronto, Auckland, New York, Sherbrooke and Québec.

Bio: Jean Dubois is a professor at the School of Visual and Media Arts of the Université du Québec à Montréal. The subjects of his artistic practice and research range from digital devices, random structures, intersubjective reflections, textual imagery and in situ approaches. His creations structure themselves from the material location, from implicit significations and from the potential decay of the work of art. He is especially preoccupied with corporal and multisensual experiences which he stages through body posture, touch and breath in order to produce an amplified intimacy. He also addresses art in the public sphere with media installations displaying unstable monuments of random and interactive forms.


 « Une œuvre de réalité virtuelle peut-elle constituer un espace public? »

Christine Ross, McGill University

Résumé : Cette communication présentera une analyse de cas : Carne y Arena (2017) de Alejandro González Iñárritu, une installation où le spectateur est appelé à partager l'espace de migrants tentant de traverser la frontière mexicano-américaine. Bien que l'expérience de la réalité virtuelle soit privée, elle prend la forme d'un lieu partagé. Ce partage de lieu est à même de redéfinir ce que nous entendons par « art public » (comme « l'ensemble des œuvres d'art situées dans des lieux d'accès public, extérieurs ou intérieurs » -- définition proposée par le Bureau d'art public de Montréal). La publicité se décline ici en termes d'assemblée politique, d'interdépendance, de coexistence et même de conscience planétaire. Le cœur de cette présentation sera voué à la définition de ces termes.

Bio : Christine Ross est historienne de l'art et professeure titulaire de la Chaire James McGill en histoire de l'art contemporain au Departement of Art History and Communication Studies de l'Université McGill. Ses recherches portent sur les arts médiatiques contemporain, la vision et la visualité, les transformations des spectateurs en art contemporain, l'art et les médias relationnels, les redéfinitions artistiques de la sphère publique et les reconfigurations du temps et de la temporalité dans les pratiques récentes en art médiatique. Elle a participé à l'ouvrage The Participatory Condition in the Digital Age (2016) et Precarious Visualities: New Perspectives on Identification in Contemporary Art and Visual Culture (2008). Elle est également l'auteure de The Past is the Present; It's the Future too: The Temporal Turn in Contemporary Art (2012). Depuis 2005, elle est la chercheuse principale du groupe de recherche MediaTopia, financé par le FRQSC.

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« Can a virtual reality work of art constitute a public space? »

Christine Ross, McGill University 

Summary: This communication will present a case study: Carne y Arena (2017) by Alejandro González Iñárritu, an installation in which the viewer is invited to share the space of migrants trying to cross the Mexican American border. Even though the experience of virtual reality is private, it takes the form of a shared space. This sharing of space is qualified to redefine what we understand as "public art" (meaning, "all works of art in public spaces, whether outdoors or indoors" -- definition suggested by the Bureau d'art public of Montréal). The public aspect can be understood here in terms of political assembly, interdependency, coexistence and even planetary consciousness. The core of this presentation will be dedicated to the definition of those terms.

Bio: Christine Ross is an art historian and professor of the James McGill Chair in Contemporary Art History in the Department of Art History and Communication Studies at McGill University. Her areas of research include contemporary media arts; vision and visuality; transformations of spectatorship in contemporary art; participatory media and art; artistic redefinitions of the public sphere; and reconfigurations of time and temporality in recent media art practices. She contributed to The Participatory Condition in the Digital Age (2016) and Precarious Visualities: New Perspectives on Identification in Contemporary Art and Visual Culture (2008). She is also the author of The Past is the Present; It's the Future too: The Temporal Turn in Contemporary Art (2012). Since 2005, she has been the principal investigator responsible for the FQRSC-funded research group, MediaTopia.


Présentation de l’application MONA pour la découverte de l’art public montréalais

Lena Krause, Université de Montréal

Résumé : L’application mobile MONA combine culture et technologie pour offrir une expérience ludique et interactive des œuvres d’art public de Montréal. Entre jeu de piste et médiation culturelle, l'application transforme ses utilisateur·trice·s en collectionneur·se·s d'art public. La ville devient un terrain de jeu. Chaque quartier se métamorphose lorsque l'attention est portée sur les œuvres d'art qu'il abrite.

À l'occasion de ce lancement, nous révèlerons les fonctionnalités de MONA ainsi que le parcours qui a mené à sa réalisation. Le travail a été effectué dans un contexte universitaire, au sein du groupe de recherche art et site, et en collaboration avec des étudiant·e·s de plusieurs départements et facultés de l'Université de Montréal. Il s'agira de présenter la philosophie de ce projet développé dans un esprit collaboratif, libre et open source.

Bio : Lena Krause est candidate à la maîtrise en histoire de l'art à l'Université de Montréal. Elle a complété un baccalauréat en histoire de l'art et en informatique pour les sciences humaines à l'Université de Genève. Membre de la Chaire de recherche du Canada sur les écritures numériques de Marcello Vitali-Rosati, ses recherches s'articulent autour de l'histoire de l'art numérique et de l'usage de la visualisation interactive en recherche. Son mémoire, sous la direction d'Emmanuel Château-Dutier, a pour projet de créer un atlas numérique de l'architecture publique en France (1795 - 1840). Elle s'intéresse également aux opportunités de médiation et d'appropriation offertes par le numérique. Sous son initiative est né un projet collaboratif de développement d'une application mobile invitant à découvrir l'art public de la Ville de Montréal.

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Presentation of the application MONA for the discovery of Montreal’s public art

Lena Krause, Université de Montréal

Summary: The mobile application MONA combines culture with technology to offer a playful and interactive experience of Montreal’s public works of art. Between treasure hunt and cultural mediation, the app transforms its users into public art collectors. The city becomes a playground. Each district morphs itself into something new when the attention is put on the works of art it shelters.

On the occasion of this launch, we will reveal the features of MONA as well as the process that led to its realization. The app was conceived in an academic context within the Art et Site research group and in collaboration with many students from different faculties and departments of the Université de Montréal. The presentation will address the philosophy of this project, developed in a collaborative and open source spirit.

Bio: Lena Krause is a master’s candidate in art history at Université de Montréal. She has previously completed a B.A. in art history and computer science for social sciences at Université de Genève. Member of the Canada Research Chair on Digital Textualities held by Marcello Vitali-Rosati, her research concerns digital art history and the use of interactive visualization for academic purposes. For her master’s thesis, directed by Emmanuel Château-Dutier, she plans on creating a digital atlas of French public architecture (1795 - 1840). She is also interested in the mediation and appropriation opportunities presented by the digital dimension. As such, she is currently leading a collaborative project that develops a mobile application inviting the discovery of Montreal's public art.


 

May 30 Mai, Carrefour des arts et des sciences, Université de Montréal - Pavillon Lionel-Groulx, 3150, rue Jean-Brillant, Salle C-3061

10h15 – 12h : Emplacement – déplacement | Place – Displacement

Animation : Christelle Proulx, Université de Montréal


« Ouvrir le lieu : Yucatan Mirror Displacements de Robert Smithson »

Stephane Gaulin-Brown, designer architectural, artiste

Résumé : Le développement du land art vers la fin des années 60 et le début des années 70 a accru le souci de la reproduction photographique de l’art et sa relation avec le lieu. Partiellement motivé par un désir d’échapper au narcissisme du paradigme studio/galerie, le land art opère grâce au paysage de régions éloignées. Ceci a pourtant fait place au défi de partager l’œuvre à distance avec un auditoire qui réside majoritairement en milieu urbain. Bien que plusieurs artistes aient reproduit et partagé le land art à travers la photographie, Robert Smithson était conscient que cette pratique participait à l’objectification de l’œuvre d’art, ce que le déplacement du studio/galerie vers le paysage tentait d’adresser. Tout en reconnaissant la valeur et en effet, la nécessité de la photographie pour le partage de ces nouvelles explorations, Smithson a également reconnu ses limites, et a réimaginé la question de la photographie comme étant fondamentale à l’œuvre elle-même. Dans sa série Yucatan Mirror Displacements, Smithson a tenté de représenter l’expérience phénoménologique du lieu non-objectif à travers la photographie et l’écriture. Smithson aurait veillé à éviter de produire un autre objet qui contribuerait au dualisme objet-sujet du modernisme. J’argumente plutôt qu’il essaie de sauver ce phénomène. La photographie est pour Smithson une partie importante de l’expérience actuelle du lieu et non pas seulement un autre moyen de reproduction. Je démontrerai que, pour Smithson, le rôle du photographe dans la formation d’une relation au lieu est de déconstruire le regard objectif moderne, personnifié par l’appareil photographique lui-même, et de bénéficier des moyens de distribution de l’image afin de transmettre une perspective émergente ou latente de notre existence dans le monde qui est multimodale et participative.

Bio : Stephane Gaulin-Brown est designer architectural, chercheur indépendant et artiste. En 2017, il a complété son mémoire de maîtrise à l’Université McGill avec l’historien et théoricien de l’architecture Alberto Perez-Gomez. Son mémoire examinait le land art à l’aide d’une compréhension historique de l’espace. Le but de son travail était d’élucider les nouvelles pratiques de construction contextuelle des architectes. Depuis la complétion de sa recherche, Gaulin-Brown a exploré les sujets reliés à notre compréhension implicite de l’espace, à travers à la fois la recherche et l’art.

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« Opening Place: Robert Smithson’s Yucatan Mirror Displacements »

Stephane Gaulin-Brown, architectural designer, artist 

Summary: The development of land art in the late 60’s and early 70’s instigated a heightened concern towards the photographic reproduction of art and its relationship to place. Partially motivated by a desire to escape the narcissism of the studio/gallery paradigm, land art operated in and with remote areas of the landscape. This however gave rise to the challenge of sharing the work remotely with an audience that resided mostly in urban centres. Although many artists reproduced and shared land art through photography, Robert Smithson was aware that this practice furthered the objectification of the work of art, which the move out of the studio/gallery had implicitly attempted to address. While recognizing the value and indeed the necessity of photography to share this new exploration, Smithson also acknowledged its limits, and reimagined instead the conundrum of the photograph as fundamental to the work itself. In his Yucatan Mirror displacement series Smithson attempted to represent the phenomenological experience of non-objective place through photography and the written word. Smithson was careful not to produce another object to further Modernism’s subject-object dualism. Instead, I argue, he attempts to save the phenomena. The photograph is for Smithson an important part of the present general experience of place, and not just another means of reproduction. I will show that for Smithson the photograph’s role in shaping our relationship to place is to share a breakdown in the Modern objective gaze, personified in the photographic apparatus itself, and to benefit from the image’s means of distribution to convey as broadly as possible, an emerging, or latent, perspective of being-in-the-world which is multi-modal and participative.

Bio: Stephane Gaulin-Brown is a practicing architectural designer, independent scholar, and artist. In 2017 he completed his master’s thesis at McGill University with architectural historian and theoretician Alberto Perez-Gomez. His thesis examined the Land Art through the lens of a historical understanding of space. The aim of this work was to elucidate new practices for architects building contextually. Since completing this research Stephane has been exploring topics related to our implicit understanding of space, both through research and art.


« University Square : espace littéral et virtuel dans l’art post-communiste roumain »

Mechtild Widrich, School of the Art Institute of Chicago

Résumé : Cette présentation aborde un espace public surchargé : University Square à Bucarest, où, en 1991, des manifestations pro-démocratiques ont été violemment cassées par des mineurs manipulés par le gouvernement — un moment fondateur pour la Roumanie post-communiste et pour ses artistes. Dans des œuvres comme History/Hysteria (2007), de Dan Perjovschi, une reconstitution symbolique de la violence dans laquelle deux individus silencieux se font face, et Rag Monument (1992), d’Ana Lupaș, dans le cadre de laquelle le square a été rempli avec des morceaux de textile, le trauma politique et culturel a été canalisé de façon surprenante, survivant en photographie analogue et numérique et dans une sphère publique où l’interactivité agressive est autant un obstacle qu’un facilitateur de débat. Une réflexion sur le silence délibéré et sur l’écriture à l’extérieur de slogans, sur des murs de galerie et sur le web, de Lupaș et de Perjovschi nous permettra d’examiner l’interrelation de l’espace physique — les sites d’assemblée (espace littéral) — avec les nombreuses couches d’espace virtuel, allant des publications numériques et imprimées aux rumeurs, aux réseaux d’artistes et à la propagande officielle. Il semblerait que les artistes roumains (et d’autres) avaient une pratique historique, avant l’avènement des médias électroniques, d’utilisation de technologies d’images et de modes indirects de communication pour se joindre entre eux et pour atteindre toutes sortes d’auditoires. La présentation conclura avec un voyage dans le passé et une étude des stratégies, de l’art postal et films maison à la photographie architecturale illicite, à travers lesquelles les artistes roumains se sont confrontés à la transformation de la capitale dans les derniers jours du communisme.

Bio : Mechtild Widrich est professeure adjointe au département d'Histoire de l'art, théorie et critique à la School of the Art Institute of Chicago. Elle a reçu son M.Phil. en Histoire de l'art de l'Université de Vienne et un PhD en Histoire, théorie et critique du département d'architecture du MIT. Ses recherches portent sur l'intersection entre art et architecture, sur l'art et l'espace public et sur la géographie de l'art global et ses conditions de médiation. Son livre Performative Monuments. The Rematerialisation of Public Art est sorti aux Manchester University Press en 2014. Widrich a publié de nombreux articles et est co-directrice de Participation in Art and Architecture (I.B. Tauris, 2015) et Ugliness. The Non-Beautiful in Art and Architecture (I.B. Tauris 2014). Elle travaille actuellement sur le concept de "site specificity" et les médias sociaux, ainsi que sur la construction des auditoires dans le monde de l'art global.

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« University Square: Literal and Virtual Space in Romanian Postcommunist Art »

Mechtild Widrich, School of the Art Institute of Chicago

Summary: This talk focuses on a highly charged public place: University Square in Bucharest, where in 1991 pro-democratic demonstrations were violently broken up by government-manipulated miners—a foundational moment for the post-communist Romania and its artists. In works like Dan Perjovschi’s History/Hysteria (2007), a symbolic reenactment of the violence in which two silent individuals face off, and Ana Lupaș’s Rag Monument (1992), which filled the square with pieces of cloth, the political and cultural trauma was channeled in unexpected ways, surviving in analog and digital photography and a public sphere where aggressive interactivity is as much an obstacle as an enabler of debate. A reflection on the often deliberately wordless art of Lupaș and Perjovschi’s outspoken slogan-drawings outside, on gallery walls, and on the web, will allow us to examine the interrelation of physical space— the literal sites of political assembly—and the several layers of virtual space, from digital and print publication to rumors, artist networks and official propaganda. It turns out that Romanian (and other) artists have had long practice, before the coming of electronic media, in using imaging technologies and indirect modes of communication to reach each other, and whatever other audiences they could reach. The talk will thus conclude with a voyage to the past, and the strategies, from mail art and home movies to (illicit) architectural photography, through which Romanian artists confronted the transformation of the capital in the late days of communism.

Bio: Mechtild Widrich is an assistant professor in Art History, Theory and Criticism at the School of the Art Institute of Chicago. She received her M.Phil. in Art History at the University of Vienna and her PhD in History, theory and criticism at the MIT Department of Architecture. Her research concerns the intersection of contemporary art and architecture, of art and public space and global art geographies and their conditions of mediation. Her book Performative Monuments. The Rematerialisation of Public Art was published by Manchester University Press in 2014. Widrich also published multiple articles and was the co-editor of Participation in Art and Architecture (I.B. Tauris, 2015) and Ugliness. The Non-Beautiful in Art and Architecture (I.B. Tauris 2014). She currently works on the concept of "site specificity" and social media, as well as on the construction of audiences in the global art world. 


« "Faire collectif" : l’identité visuelle du Général Instin »

Servanne Monjour, Université McGill

Résumé : Dans cette communication, j'aimerais interroger la notion de « cascade d'images » à travers le prisme des sociabilités numériques, et plus particulièrement celui des mouvements collectifs en art contemporain. Par sa dimension proprement hypertextuelle, le web encourage la mise en réseau des individus et marque en effet le retour en force de véritables collectifs parmi lesquels beaucoup ont choisi de s'incarner en une figure auctoriale unique et singulière : on citera, entre autres (et toutes « disciplines » confondues), l’organisation féministe et artistique des Guerilla Girls, les collectifs d'écrivains Luther Blissett et Wu-Ming, et le philosophe Pédauque. Cette fusion du collectif en un seul nom, une seule voix, mais aussi un seul visage, se veut à la fois ludique et politique : elle n'est pas sans rappeler d'ailleurs la stratégie de la communauté de hackers Anonymous, et s’inscrit directement dans ce que l’on reconnaîtra comme une utopie du collectif à l’ère numérique (Spiro 2012), caractérisée par des modèles de partage (comme les communs) et par un fort activisme. Ma communication vise à interroger cette utopie et ses stratégies d'action, à travers l'étude de l'identité visuelle mise en place par ces collectifs. Je me pencherai plus précisément sur un cas d'étude francophone : le projet Général Instin, qui a construit depuis 20 ans et à travers plus de 200 contributeurs, une œuvre hétérogène disséminée sur de nombreux médias, supports et plateformes. Lui-même issu d'une photographie (le portrait à demi-effacé d'un général du XIXe siècle sur une tombe du cimetière Montparnasse), le collectif Instin a mis en place une stratégie d'occupation de l'espace public (urbain, numérique) reposant notamment sur une identité visuelle très forte, que les membres du collectif s'emploient à propager partout. Publier, partager, diffuser l'image, donc, pour faire collectif. Cette propagation qui encourage fortement les pratiques de réappropriation vient du même coup interroger la notion même de collectif, dont les frontières sont volontairement brouillées : en revenant à son sens premier (rendre public), nous verrons combien l'activité de publication du collectif participe à son réagencement constant. 

Bio : Titulaire d'un doctorat en littérature comparée (Université de Montréal) et littérature française (Université Rennes 2), Servanne Monjour est postdoctorante au département de Languages, Literatures and Cultures de l'Université McGill (Montréal) où elle travaille au côté de Stéfan Sinclair. Précédemment en postdoctorat au département des littératures de langue française de l'Université de Montréal, elle a travaillé au sein de la Chaire de recherche du Canada sur les écritures numériques (titulaire Marcello Vitali-Rosati). Elle est auteure du livre Mythologies postphotographiques. L'invention littéraire de l'image numérique, paru en 2018 aux Presses de l'Université de Montréal. Ses travaux portent sur les nouvelles mythologies de l'image à l'ère du numérique et sont donc tout indiqués pour ce colloque. Depuis 2014, elle est coordonnatrice de la revue numérique Sens public.

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« "Make collective": the visual identity of General Instin »

Servanne Monjour, Université McGill

Summary: In this presentation, I would like to question the notion of "images overflow" through the prism of digital sociability, especially the prism of collective movements in contemporary art. By its hypertextual dimension, the web encourages the networking of individuals and marks the return of true collectives, amongst which many chose to embody a single creative figure: we can say, for example (all disciplines taken together), the feminist organisation Guerilla Girls, the writing collective Luther Blissett and Wu-Ming, and the philosopher Pédauque. This fusion of the collective in a single name, a single voice, but also a single face, is both playful and political: it recalls in a way the community strategy of the hacker group Anonymous, and is part of a utopia of the collective in the digital age (Spiro 2012), expressed by sharing models (such as the commons) and by strong activism. My presentation will question this utopia and its action strategies through the study of the visual identity developed by these collectives. I will address more specifically a francophone case study: the Général Instin project, which built over 20 years and through 200 contributors an heterogenous work spread over different medias and platforms. Based on a photograph (the half-erased portrait of a 19th century general taken on a tomb of the Montparnasse cemetery), the Instin collective has put together a public space (urban, digital) occupation strategy that rests on a strong visual identity propagated with nerve by all the members of the collective. Publish, share, propagate the image, so as to make collective. This propagation strongly encourages reappropriation practices and questions at the same time the notion of collective, whose borders are voluntarily blurred: by returning to its first definition (make public), we will see how the publication activity of the collective constantly redefines the collective itself.

Bio: Servanne Monjour received her PhD in comparative literature (Université de Montréal) and French literature (Université Rennes 2). She is a postdoctoral fellow in the department of Languages, Literatures and Cultures at McGill University where she works alongside Stéfan Sinclair. She was previously a postdoctoral fellow in the Department of French Literature and Language at Université de Montréal and she has worked within the Canada Research Chair on Digital Textualities (held by Marcello Vitali-Rosati). She is the author of the books Mythologies postphotographiques and L'invention littéraire de l'image numérique, which was published in 2018 by Presses de l'Université de Montréal. Her work looks at new mythologies of the image in the digital era and is therefore suitable for this event. Since 2014, she coordinates the digital journal Sens public.


13h30-15h : Réminiscences | Recollections

Animation : Fanny Gravel-Patry, Concordia University

« Vie et mort du monument à l’ère des réseaux sociaux : #controverse #commémoration #Canada »

Analays Alvarez Hernandez, Université d’Ottawa

Résumé : Le Cap (Afrique du Sud), printemps 2015 : la statue de Cecil Rhodes est retirée de l’entrée de l’Université du Cap devant les caméras de télévision. L’événement est amplement relayé par les réseaux sociaux et l’Internet. Charlottesville (Virginie, États-Unis), été 2017 : l’annonce du retrait d’une statue du général de la Confédération Robert E. Lee provoque de violents affrontements dans cette ville américaine. Ces événements vont déclencher une série de retraits de monuments confédérés à travers les États-Unis. Les images des statues qui tombent sous l’action des manifestants font le tour de la planète : le débat public autour de ces monuments prend place, se nourrit et s’enflamme alors sur les réseaux sociaux. Les milieux académiques et politiques s’activent : les colloques et symposiums se multiplient et les administrations municipales mettent en place des mécanismes pour répondre à l’avalanche de demandes de retrait de monuments (je songe notamment à la Mayoral Advisory Commission on City art and Markers mise sur pied à New York). Au Canada, les monuments qui véhiculent des idéologies racistes, esclavagistes et génocidaires sont eux aussi sous la loupe de différents groupes et associations, et du gouvernement. Les retraits de la statue d’Edward Cornwallis à Halifax en janvier 2018 et, plus récemment, de la statue de John A. Macdonald à Victoria devraient être suivis de gestes similaires. Dans ma communication, je propose d’examiner l’impact et les répercussions des événements de Charlottesville et du Cap au Canada en tentant de comprendre le rôle joué par les réseaux sociaux sur les actions populaires et institutionnelles qu’on observe sur le sol canadien, et qui visent à « corriger » des représentations du passé qui contreviennent à nos valeurs contemporaines. Mon principal objectif est de parvenir à déterminer si ce phénomène au Canada est dû à la diffusion et au partage massif d’information (tweets, photos, vidéos) sur les déboulonnements des monuments confédérés aux États-Unis et sur le mouvement #RhodesMustFall en Afrique du Sud ; ou s’il est plutôt une conséquence de la mise en œuvre d’une « politique de repentir » institutionnel, qui depuis trois décennies reconnaît des instances spécifiques de violence et d’exclusion qui ont eu lieu par le passé au Canada, et dont le point culminant semble avoir été le 150e de la création de la Confédération canadienne.

Bio : Analays Alvarez Hernandez est historienne de l'art et commissaire d'exposition indépendante. Elle est détentrice d'un baccalauréat en histoire de l'art de l'Universidad de La Habana (2005), ainsi que d'une maîtrise en études des arts (2010) et d'un doctorat en histoire de l'art (2015) de l'Université du Québec à Montréal. Grâce à une formation plurilingue et à une expérience de travail acquise notamment dans les milieux muséaux et académiques, dans des contextes culturels et sociopolitiques variés (Cuba, Canada, France), elle a développé une expertise dans les champs suivants : art public, patrimoines de l'immigration, sociétés postcoloniales. De 2016 à 2018, elle était stagiaire postdoctorale à l'University of Toronto où elle a enseigné l'art public et développé le projet de recherche Ethnocultural Monuments in Canada. Présentement, elle est professeure à temps partiel à l'Université d'Ottawa et membre de la Commission permanente de l'art public de Culture Montréal.

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« Life and death of the monument in the age of social media: #controversy #commemoration #Canada »

Analays Alvarez Hernandez, Université d’Ottawa

Summary: Cape Town (South Africa), Spring 2015: the statue of Cecil Rhodes is removed from the hall of the University of Cape Town in front of television cameras. The event spreads on social media and internet. Charlottesville (Virginia, USA), Summer 2017: the removal of a statue of the confederate general Robert E. Lee is announced and provokes violent conflicts throughout the city. These events start a series of removals of confederate monuments across the United States. The images of the statues falling from the actions of the activists go worldwide: the public debate surrounding these monuments nourishes itself from social media and grows from it. Academic and political spheres activate themselves: colloquiums and symposiums multiply, city administrations put mechanisms in place to answer the wave of demands for statue removals (I think for example of New York and its Mayoral Advisory Commission on City art and Markers). In Canada, monuments promoting racist or genocidal ideologies are also under the microscope of different groups and associations, including the government. The removals of the Edward Cornwallis statue in Halifax in January 2018 and of the John A. Macdonald statue in Victoria will certainly be followed by similar gestures. In this presentation, I propose to examine the impact and repercussions of the events of Charlottesville and Cape Town on those in Canada in order to understand the role played by social media in popular and institutional actions observed on Canadian soil, actions that aim for a « correction » of the representations of the past that go against our contemporary values. My principal objective is to determine whether this phenomenon is due in Canada to the massive sharing of information (tweets, pictures, videos) concerning the removal of confederate monuments in the United States or the movement #RhodesMustFall in South Africa ; or if it is rather a consequence of the implementation of an institutional « repentance policy », which for three decades has recognized specific occurrences of violence and exclusion in Canada’s past, and which reached a peak during the 150th anniversary of the Canadian Confederation.

Bio : Analays Alvarez Hernandez is an art historian and an independent exhibition curator. She completed a B.A in art history at Universidad de La Habana (2005), a master’s degree in art studies (2010) and received a PhD in art history (2015) at Université du Québec à Montréal. Thanks to a multilingual formation and a work experience gained in museums and varied academic, cultural and sociopolitical contexts (Cuba, Canada, France), she developed an expertise in these fields: public art, immigration heritage, postcolonial societies. From 2016 to 2018, she was a postdoctoral intern at the University of Toronto where she taught public art and developed the research project Ethnocultural Monuments in Canada. At this moment, she is a part time professor at the University of Ottawa and is a member of the Commission permanente de l'art public of Culture Montréal.



« L’art public à l’âge de l’artivisme : le cas de la commémoration queer »

Martin Zebracki, University of Leeds

Résumé : Cette présentation interroge la politique numérique des pratiques d’art public à partir du point de vue unique de l’activisme entourant les mémoriaux queer, c’est-à-dire le travail artistique dédié aux vies des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles ou transgenres (LGBT). L’activisme autour des droits LGBT a été abordé au travers de pratiques créatives à la fois sollicitées et spontanées qui sont supportées par les médias sociaux et qui commémorent notamment l’histoire LGBT et les victimes de la violence anti-LGBT. Néanmoins, les débats controversés à propos des lieux, des thèmes, des symbolismes, du design et de l’existence même des mémoriaux queer s’intensifient. Cette présentation étudie le bilan critique de l’artivisme numérique queer ainsi que ses contrecoups, en portant un regard empirique sur : Gay Liberation Monument (New York), Homo Monument (Amsterdam), et, en tant qu’exemple d’échec, Tęcza (Varsovie), une structure arc-en-ciel détruite par l’opposition d’extrême droite – trois œuvres qui sont les trois études de cas de Queer Memorials: International Comparative Perspectives on Sexual Diversity and Social Inclusivity https://www.queermemorials.org, fondée par le Arts and Humanities Research Council du Royaume-Uni. Cette présentation scrute le rôle crucial du numérique dans la façon dont les mémoriaux queer articulent des communautés, mais qui simultanément luttent pour leur survie au sein et au-delà des populations LGBT. La communication explique que les mémoriaux queer, en suivant les intentions originales de l’artiste et le contenu original de l’œuvre, peuvent promouvoir la diversité sexuelle et les espaces publics inclusifs. Toutefois, elle analyse surtout les « après-vies » entremêlées des mémoriaux queer au sein de leur contexte virtuel-actuel hybride. Comment leur site d’origine, leur imagerie et leurs publics ont-ils circulé et évolué à travers un espace-temps numériquement médié de façon à ce qu’ils aient pu rencontrer de nouvelles formes intentionnelles et non intentionnelles de discours et de pratiques d’inclusion et d’exclusion ? Quels sont les usages et mésusages politiques des mémoriaux queer et quelles sont les politiques LGBT de visibilité et d’invisibilité, de reconnaissance et de méconnaissance qui en découlent ? Enfin, comment l’artivisme et l’anti-artivisme – construits au cœur de prises de position (sexuelles) et de questions de pouvoir et de lieu – peuvent-ils être compris au sein d’un schéma holistique de l’art public à l’ère du numérique ?

Bio : Dr Martin Zebracki est professeur agrégé en Critical Human Geography à l'Université de Leeds. Il a publié sur les liens entre la géographie de l'art public, la citoyenneté (queer), la culture numérique et les processus d'inclusion et d'exclusion sociale. Il a dirigé plusieurs ouvrages dont Public Art Encounters: Art, Space and Identity (2017) et The Everyday Practice of Public Art: Art, Space, and Social Inclusion (2016). Il prépare actuellement une monographie sur la médiation numérique de l'art public. Zebracki est aussi membre du Comité éditorial de la revue scientifique Public Art Dialogue.

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« Public Art in the Age of Digital Artivism: The Case of Queer Memorialisation »

Martin Zebracki, University of Leeds

Summary: This invited talk interrogates the digitally networked politics of public-art practices from the unique perspective of activism around queer memorials: artistic work dedicated to the lives of lesbian, gay, bisexual and transgender (LGBT) people. LGBT equal rights activism has been increasingly attended by both solicited and do-it-yourself creative practices that are mobilised/supported through social media to notably commemorate LGBT history and victims of anti-LGBT violence. Nevertheless, controversial debates are intensifying about the location, design, theme and symbolisms of queer memorials, or about their very existence. This talk takes critical stock of queer digital artivism, and its backlashes, with empirical emphases on: the Gay Liberation Monument (NYC), Homo Monument (Amsterdam), and, as case of failure, Tęcza (Warsaw), a rainbow-coloured structure destroyed in light of far-right opposition – which are the three project case studies of Queer Memorials: International Comparative Perspectives on Sexual Diversity and Social Inclusivity https://www.queermemorials.org, funded by the Arts and Humanities Research Council, UK. This talk scrutinises the crucial role of the digital in how queer memorials may simultaneously articulate sources of community building and struggle within and beyond LGBT populations. It argues how queer memorials, following the artist’s original intent and the artwork’s original content, may promote sexual diversity and inclusive public spaces. Yet, the talk particularly analyses the entangled ‘afterlives’ of queer memorials within hybrid, virtual-actual contexts. How are their original sites, imageries and publics circulated and mutated, or ‘hijacked’, through digitally mediated space and time in such a way that they might encounter new (un)intentional forms of social inclusionary/exclusionary discourses and practices? Hence, what are perceived politicised (mis)uses of queer memorials and their ensuing politics of LGBT (in)visibility and (mis)recognition? Then, how can (anti-)artivism – structured at the nexus of (sexual) positionality, power and place – be understood within the holistic scheme of public art in the digital age? 

Bio: Dr Martin Zebracki is an associate professor of Critical Human Geography at Leeds University. He has worked on the links between geography and public art practice, (queer) citizenship, digital culture and processes of social inclusion and exclusion. He edited several books such as Public Art Encounters: Art, Space and Identity (2017) and The Everyday Practice of Public Art: Art, Space, and Social Inclusion (2016). He is preparing at this moment a book about the digital mediation of public art. Zebracki is also a member of the editorial board of the scientific journal Public Art Dialogue.


« Du papier à la plage et de la plage au web : Jelly Mould Pavilion (2010/2017) de Lubaina Himid »

Julia Skelly, McGill University

Résumé : L’artiste de la diaspora africaine Lubaina Himid est préoccupée par les façons dont les monuments situés dans les espaces publics construisent et concrétisent l’histoire. Himid, qui est née à Zanzibar et qui réside maintenant au Royaume-Uni, a créé un éventail d’œuvres d’art qui traitent des héritages de l’esclavage et des histoires officielles britanniques qui effacent la souffrance des individus africains. Dans l’installation Naming the Money (2004), Himid met en scène des figures d’esclaves des cours royales de l’Europe du XVIIIe siècle qui sont anonymes dans les livres d’histoire, le titre soulignant le fait que dans le contexte esclavagiste, les hommes et femmes africains n’étaient pas des humains, mais du bétail, ou plus précisément une commodité (ou de l’argent). Cette présentation adressera principalement Jelly Mould Pavilion, d’Himid, qui était à l’origine une collaboration avec le Liverpool Museums Service (2010). Ce projet imaginait une compétition entre des architectes africains afin de commémorer les contributions des membres de la diaspora africaine à la ville de Liverpool. Une grande version de Jelly Mould Pavilion a finalement été construite en 2017. Le pavillon est situé sur la plage de la ville portuaire de Folkestone. Je discuterai des significations changeantes de Jelly Mould Pavilion alors qu’elle passe de compétition imaginaire à œuvre d’art publique in situ, et j’aborderai finalement les façons dont le pavillon a circulé depuis 2017 en tant qu’image numérique, particulièrement depuis qu’Himid a reçu le prix Turner.

Bio : Dr. Julia Skelly enseigne au Department of Art History and Communication Studies à l’Université McGill. Ses champs de spécialisation incluent la culture visuelle de la dépendance et de l’excès, l’art global contemporain, les textiles et l’histoire de l’art féministe. Skelly est l’auteure de Wasted Looks: Addiction and British Visual Culture, 1751-1919 (Ashgate, 2014) et de Radical Decadence: Excess in Contemporary Feminist Textiles and Craft (Bloomsbury Academic, 2017). Son projet actuel de livre s’intitule Skin Crafts: Affect, Violence and Materiality in Global Contemporary Art (sous contrat avec Bloomsbury Academic). En avril dernier, Skelly faisait partie du groupe de recherche “Excess between Materiality and Irrepresentability” à la Photothek des Kunsthistorischen Instituts in Florenz—Max-Planck-Institut à Florence, Italie.

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« From Paper to Beach to Web: Lubaina Himid’s Jelly Mould Pavilion (2010/2017) »

Julia Skelly, McGill University

Summary: African diasporic artist Lubaina Himid is concerned with the ways that monuments in public spaces construct and concretize history. Himid, who was born in Zanzibar and now lives and works in Britain, has created a range of works dealing with the legacies of slavery and the official histories of Britain that erase the suffering of African individuals. In Naming the Money (2004), Himid created an installation of slave figures from the royal courts of eighteenth-century Europe who would have gone unnamed in the history books, the title underscoring the fact that within the context of slavery, African men and women were not humans but chattel, or more specifically commodities and therefore (sources of) money. This paper will focus primarily on Himid’s Jelly Mould Pavilion, which was originally a collaboration with the Liverpool Museums Service (2010). The project imagined a competition between African architects to commemorate the contributions of people of the African diaspora to Liverpool. A large version of the Jelly Mould Pavilion was finally built in 2017. The pavilion is situated on the beach in the port-town of Folkestone. I will discuss the shifting significations of the Jelly Mould Pavilion as it transitioned from an imagined competition to an in situ work of public art, and I will ultimately address the ways the pavilion has circulated since 2017 as a digital image, particularly now that Himid has been awarded the Turner Prize.

Bio: Dr. Julia Skelly teaches in the Department of Art History and Communication Studies at McGill University. Her areas of specialization include the visual culture of addiction, excess, global contemporary art, textiles and feminist art history. Skelly is the author of Wasted Looks: Addiction and British Visual Culture, 1751-1919 (Ashgate, 2014) and Radical Decadence: Excess in Contemporary Feminist Textiles and Craft (Bloomsbury Academic, 2017). Her current book project is entitled Skin Crafts: Affect, Violence and Materiality in Global Contemporary Art (under contract with Bloomsbury Academic). This last April, Skelly was a part of the research group “Excess between Materiality and Irrepresentability” at the Photothek des Kunsthistorischen Instituts in Florenz—Max-Planck-Institut in Florence, Italy.


15h30-17h L’image des villes | Image(s) of the City

Animation : Michelle Bélanger, Université Laval, professionnelle de recherche

« L’illumination du pont Jacques-Cartier : miroir et icône de Montréal ? »

Josianne Poirier, Université de Montréal

Résumé : Le 17 mai 2017 avait lieu l’inauguration de Connexions vivantes, la mise en lumière spectaculaire du pont Jacques-Cartier. L’intervention esthétique était alors promue comme un reflet de la créativité et de la vitalité montréalaises notamment en raison de son recours aux données de la ville intelligente et numérique. Enthousiaste, le maire de l’époque, Denis Coderre, avait déclaré : « Le pont Jacques-Cartier, ça va être notre tour Eiffel, ça va être notre signature qui va avoir un impact extraordinaire partout dans le monde! »

Dans le cadre de cette présentation, j’examinerai les interactions entre Connexions vivantes et l’image de Montréal. Plus particulièrement, j’interrogerai la proposition que cette illumination monumentale soit à la fois un miroir et une icône de la ville. Après avoir présenté brièvement le dispositif et son fonctionnement, je démontrerai d’abord comment les chorégraphies lumineuses qu’il génère participent à transfigurer une approche quantitative et technique du réel où les dimensions politique, sociale et affective de l’expérience urbaine sont laissées de côté. J’insisterai également sur l’image artificiellement homogène de Montréal et de ses habitant·e·s qui en résulte. Puis, je m’attarderai à la circulation des photographies du pont Jacques-Cartier illuminé et à leur importance pour son « devenir icône », de même qu’à ce qui est révélé par le décalage entre la visibilité de ces représentations et la visibilité in situ du scintillement des DEL. 

Bio : En novembre 2018, Josianne Poirier a soutenu à l’Université de Montréal une thèse en histoire de l’art intitulée Montréal fantasmagorique : illuminations monumentales et récits de ville au début du XXIe siècle. Elle publie dans diverses revues traitant d’art et de culture, dont Espace art actuel et Tristesse, et collabore régulièrement avec des centres d’artistes montréalais pour la rédaction de textes. Depuis 2014, elle agit comme experte en arts visuels pour la Politique d’intégration des arts à l’architecture et à l’environnement du gouvernement du Québec.

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« Illumination of Jacques Cartier Bridge : mirror and icon of Montreal ? »

Josianne Poirier, Université de Montréal

Summary: May 17, 2017 was the inauguration of Living Connexions, the spectacular lighting of Jacques Cartier Bridge. The aesthetic intervention was then promoted as a reflection of Montreal’s creativity and vitality, especially due to the use of the city’s digital data. Enthusiastic, the then mayor of Montreal, Denis Coderre, declared: « The Jacques Cartier Bridge will be our Eiffel Tower, our signature, bound to have an impact on the rest of the world! »

In this presentation, I will examine the interactions between Living Connexions and the image of Montreal. Specifically, I will question the proposition that this monumental illumination is at the same time a mirror and an icon of the city. After briefly describing the display, I will first show how the light choreographies generated by it transfigure a quantitative and technical approach of the real world where political, social and affective spheres of the urban experience are set aside. I will also insist on the artificially homogenous image of Montreal and its inhabitants that is produced by the display. I will finally address the circulation of photographs that show an illuminated Jacques Cartier Bridge and their importance in its « becoming icon », as well as what is revealed by the discrepancy between the visibility of these representations and the actual visibility in situ of the LED flickers.

Bio: Josianne Poirier defended in November 2018 a thesis in Art history at Université de Montréal titled Montréal fantasmagorique: illuminations monumentales et récits de ville au début du XXIe siècle. She published in several journals specialized in art and culture, including Espace art actuel and Tristesse, and she regularly teams up with Montreal artists centers to write articles. Since 2014, she acts as a visual arts expert for the application of the Politique d’intégration des arts à l’architecture et à l’environnement (Arts integration policy) of the Quebec Government


« The city is in the eye of the beholder. The World’s Eyes et la question des données publiques. »

Enrico Agostini-Marchese, Université de Montréal

Résumé : Situé au croisement de plusieurs disciplines — design de l’information, informatique, sociologie, architecture, urbanisme et art —, The World’s Eyes // Los ojos del mundo pourrait être défini comme une œuvre d’art théorique de l’urbanisme numérique. Ce projet, conçu par Fabien Girardin dans le cadre de ses études au Senseable City Lab du MIT, dirigé par l’architecte Carlo Ratti, a été en fait exposé au musée du Design de Barcelone en 2008. Dans cette œuvre, Girardin tire profit de la structure ouverte — publique ? — de Flickr pour construire une visualisation cartographique des photos de plusieurs villes (Florence, New York, Barcelone et Rome) — prises à la fois par les touristes et par les habitants et partagées publiquement par l’intermédiaire de la plateforme de diffusion de photos — afin de découvrir les différentes typologies de mobilité citadine, mesurer leur impact sur l’aménagement de la ville et affiner des outils et des stratégies pour la gestion urbaine quotidienne. En prenant comme point de départ le projet The World’s Eyes // Los ojos del mundo, mon intervention vise à interroger les différentes relations qui ont lieu aujourd’hui entre images (numériques), villes (numériques) — ou smart cities — et données numériques : comment la culture du partage et du libre-accès typique de notre ère numérique affecte la production, la diffusion et la légitimation des contenus générés par les usagers dans le cas des images et des photos d’une ville ? Quel futur pour les villes intelligentes à l’époque où les entreprises privées sont les géants de la gestion des données ?

Bio : Enrico Agostini Marchese est étudiant au doctorat à l'Université de Montréal. Après des études esthétiques sur le statut de l'image dans la littérature et la philosophie du XXe siècle, ses recherches actuelles portent sur la production et la structuration de l'imaginaire spatial dans la littérature numérique contemporaine. Son expérience dans les humanités numériques en fait un participant tout indiqué pour le colloque. Il est membre de la CRC sur les écritures numériques, du CRIHN, de Figura et de la société internationale pour les études intermédiales. Il a publié, en 2015, Atlante di disorientamento. Un profilo di Gerhard Richter et plusieurs articles portant sur le rapport entre numérique, espace et littérature.

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« The city is in the eye of the beholder. The World’s Eyes and the question of public data »

Enrico Agostini-Marchese, Université de Montréal

Summary: Located at the crossroads of several disciplines — information design, computer sciences, sociology, architecture, urbanism and art —, The World’s Eyes // Los ojos del mundo could be defined as a theoretical and digital urbanism work of art. This project, conceived by Fabien Girardin in his time studying at the MIT Senseable City Lab, directed by the architect Carlo Ratti, was exhibited at the Design Museum of Barcelona in 2008. In this work of art, Girardin takes advantage of the open — public? — structure of Flickr to build a mapped visualization of the photographs of several cities (Florence, New York, Barcelona and Rome) — taken by tourists and locals alike and shared publicly through the platform — in order to discover the different modalities of urban mobility, to measure their impact on the layout of the city and to refine the tools and strategies of day-to-day urban planning. Taking The World’s Eyes // Los ojos del mundo as a starting point, my presentation questions the different relations that take place today between digital images, digital cities— or smart cities — and digital data: how does a sharing culture of open access typical of our digital age affects the production, the circulation and the legitimation of user generated content in the case of city pictures? What future is there for smart cities in an age where private enterprises control data management?

Bio: Enrico Agostini Marchese is a PhD student at Université de Montréal. After aesthetic studies on the place of the image in 20th century literature and philosophy, his actual research concerns the construction of mental and spatial conceptions in contemporary digital literature. His experience in digital humanities makes him an appropriate contributor to this event. He is a member of the Canadian Research Chair on Digital Textualities, of the CRIHN, of Figura and of the International Society of Intermedial Studies. In 2015 he published Atlante di disorientamento. Un profilo di Gerhard Richter and many articles concerning the link between digital medias, space and literature.


« L’art de l’instant, la mobilité des images de l’éternel : une étude de l’art d’explosion de Cai Guo-Qiang »

Xuan Zhao, Université d’Ottawa

Résumé : Quand l’explosion pyrotechnique est utilisée dans l’art public, quels changements apporte-t-elle aux images des villes ? Comment cette forme d’art éphémère co-fonctionne avec les réseaux médiatiques en transformant les images entre œuvres et acteurs, entre espace public urbain et cyberespace, entre la visibilité et l’invisibilité, en nous conduisant aux valeurs artistiques variées et durables ?

Dans notre communication, nous nous concentrons à l’art public de Cai Guo-Qiang. C’est un artiste d’origine chinoise avec la réputation internationale. En traversant ses spectacles époustouflants des feux d’artifice au-dessus des villes ou des monuments symboles, nous chercherons à suivre la route des mouvements multi-variantes des images à l’espace urbain. Nous croyons que le spectacle d’explosion est un commencement des échanges et des créations des valeurs, comme le bigbang qui conduit l’expansion d l’univers.

En 2013 à la ville de Paris, Cai a organisé un grand événement d’explosion intitulé One Night Stand (Aventure d’un soir): Explosion Event for Nuit Blanche. C’était une invitation non seulement aux parisiens mais aussi au monde entier à s’immerger dans l’ambiance amoureuse, passionnante et unique de la ville. Pendant l’événement, 50 couples d’amoureux étaient invités à prendre les bateaux-mouches équipés avec les tentes sur la Seine, pour passer une nuit d’amour ouverte au public… Tout événement était réalisé par plusieurs acteurs : l’artiste et son groupe, l’organisateur et le gouvernement de la ville, les couples d’amoureux, les spectatrices/spectateurs, les multimédias, les internautes, etc.

Dans notre analyse, l’importance des multimédias sera soulignée en raison de leur fonction d’enregistrement en complémentarité avec l’œuvre d’art éphémère. Puisque les feux d’artifice sont de courte durée, chaque spectateur prend sa position de regard unique et stable. Leurs photographies présentent donc des images uniques des différentes visions des œuvres. Ainsi, les images des villes sont transférées, complétées, discutées et reconstruites au cyberespace. De plus, la position de tête levée des spectateurs représente peut-être une aspiration, une réflexion, un consensus en valeurs urbaines ou à l’inverse, une attitude rebelle…

Bio : Xuan Zhao est étudiante au doctorat en lettres françaises à l’Université d’Ottawa depuis 2016. Ses recherches se concentrent sur l’écriture transculturelle francophone en fonction des points de vue philosophique, sociologique et linguistique. Passionnée de langue française, elle a commencé ses études universitaires à l’Université de Lanzhou en Chine, là où elle a obtenu un baccalauréat en langue française. Elle a poursuivi ses études en lettres françaises à l’Université d’Ottawa au niveau de la maîtrise. Elle enseigne le français comme langue seconde depuis 2018.

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« Instant art and the mobility of eternal images: a study of Cai Guo-Qiang’s explosion art »

Xuan Zhao, University of Ottawa

Summary: When pyrotechnic explosions are used in public art, what changes do they bring to the images of cities? How does this ephemeral form of art work with media networks in transforming the images into works of art and into actors, with urban public space and cyberspace, with visibility and invisibility, driving us to varied and durable artistic values?

In this presentation, we will specifically study the public art of Cai Guo-Qiang, a Chinese artist with an international reputation. By looking at his fireworks spectacles and at his symbolic monuments, we will try to follow the varying movements of urban space images. We believe that the explosion spectacle is the beginning of the exchange and creation of values and ideas, such as the big bang who expanded the universe.

In 2013 in Paris, Cai organized a huge explosion event titled One Night Stand: Explosion Event for Nuit Blanche. It was an invitation to Parisians, but also to the whole world, to immerse themselves in the unique and passionate atmosphere of the city. During the event, 50 couples were invited to spend a night on the Seine in riverboats equipped with tents. The whole event was organised by the artist and other actors: his team, the curator, the municipal authorities, the couples, the viewers in situ, the web viewers, etc.

In our analysis, the importance of medias will be underlined due to their recording role, as they complement the ephemeral work of art. Since fireworks are short lived, each viewer has a stable and unique point of view. Their photographs then present different aspects of the event. This way, city images are transferred, completed, discussed and reconstructed in the cyberspace. Moreover, the upwards position of the viewers’ heads can perhaps represent an aspiration, a reflection, a shared set of urban values or conversely, a rebel attitude…

Bio: Xuan Zhao is a PhD student of French at the University of Ottawa since 2016. Her research focusses on transcultural French writing in terms of philosophy, sociology and linguistics. A French language enthusiast, she first started her academic studies at Lanzhou University in China, where she obtained her B.A. in French. She then obtained her master’s degree in French at the University of Ottawa. She teaches French as a second language since 2018.


 

May 31 Mai, Carrefour des arts et des sciences, Université de Montréal - Pavillon Lionel-Groulx, 3150, rue Jean-Brillant, Salle C-3061


10h15-12h : Recherche – communautés | Research – Communities

Animation : Gina Cortopassi, Université du Québec à Montréal

 

« Palimpsestes de bien-être : Performance dialogique et co-création de communautés éphémères »

Devora Neumark, artiste

Résumé : Depuis près de 30 ans, j’ai puisé dans ma propre expérience personnelle et familiale, en tant que membre d’une deuxième génération de survivants de l’Holocauste, afin de produire des événements d’art performatif qui ouvrent des espaces intimes, mais toujours politiques, et qui explorent une mémoire traumatique. Ce processus n’a jamais été seulement à propos de la performance « artistique » : la création de performances et les communautés qui les vivent – peu importe à quel point elles étaient éphémères ou transitives – ont été des engagements directs envers une longue guérison de la violence intergénérationnelle, de post-mémoires, de déplacement forcé et d’internalisation d’atrocités commises par les États. Curieusement, les individus qui ont choisi de participer aux événements Presence (1997) et Presence Revisited (2017) – des survivants du régime Pinochet, de la Rafle des années 60, de violence domestique, de migration involontaire, de xénophobie ou de suicide – ont aussi fait appel à des discours de traumatismes dans leur discussion avec moi.

Ce fut un long parcours, mais j’ai finalement été en mesure de situer ma pratique artistique au sein d’un espace de bien-être plutôt que de continuer à être portée et habitée par un espace de traumatisme. Presence et Presence Revisited ont toutes les deux contribué à ce processus transformateur. Avec cette présentation, je propose de faire suivre le siècle des traumatismes (c’est ainsi que Shoshana Felman a appelé le 20e siècle) par ce qui pourrait potentiellement être imaginé comme le siècle de la résilience, soit notre siècle actuel, dans lequel l’art performatif pourrait jouer un rôle important dans la création de schémas et d’outils de bien-être nécessaires à la construction de cette résilience (à la fois personnelle et collective) en dépit – et peut-être spécifiquement en raison – de la situation climatique critique.

Les quatre qualificatifs d’Erika Fischer-Lichte concernant l’art performatif sont utiles non seulement pour ma lecture de Presence et Presence Revisited en tant que manifestations de traumatismes et de leur guérison (recovery), mais aussi en tant que support du processus en miroir de la création d’une communauté. Fischer-Lichte suggère d’abord que la performance s’incarne dans la co-présence corporelle des acteurs et des spectateurs (ou dans le cas d’une performance dialogique, de la co-présence de tous les participants) et dans leur rencontre et interaction. Deuxièmement, alors que la performance est transitive et éphémère, ce qui est conjuré est expérimenté en tant que présent, parfois de façon intense. Troisièmement, la signification émerge de concert avec la performance, qui ne peut transmettre de signification préétablie. Finalement, selon Fischer-Lichte, les performances sont caractérisées par leur aspect événementiel.

Ces mêmes qualificatifs sont inhérents à la fois au processus de guérison des traumatismes et à la création de communautés éphémères.  De plus, – et c’est ici que l’effet de miroir est le plus parlant – c’est seulement grâce aux nouvelles connections interpersonnelles que les survivants guérissent les facultés psychologiques qui ont été endommagées ou déformées par leur expérience traumatique. En effet, comme Judith Herman l’affirme dans sa publication révolutionnaire de 1992 Trauma and Recovery: The Aftermath of Violence – From Domestic Abuse to Political Terror, une communauté peut restaurer l’humanité des victimes de traumatismes. Selon Herman, l’expérience psychologique traumatique vient d’une impuissance et d’une déconnexion des autres humains. La guérison peut se faire uniquement au sein de relations entre personnes. Elle ne peut se faire en isolement. Réévaluer et réécrire le traumatisme lui-même (à des niveaux individuel et communautaire) à travers la co-présence, l’apparition éphémère, la signification co-émergente et l’événementiel de la performance dialogique peut donc faire naitre un ensemble précis d’outils de résilience nécessaire à la guérison de traumatismes.

Bio : Devora Neumark, PhD est une artiste-chercheuse interdisciplinaire et éducatrice engagée dans la communauté qui vit actuellement à Iqaluit, Nunavut. Elle est membre de faculté au Goddard College MFA Interdisciplinary Arts program depuis juillet 2003 et est co-fondatrice de son Indigenous and Decolonial Art Concentration, à Port Townsend, État de Washington. Son projet doctoral de recherche-création, financé par le SSHRC, qui s’intitule Radical Beauty for Troubled Times: Involuntary Displacement and the (Un)Making of Home, était une enquête sur la relation entre les traumatismes associés aux déplacements forcés et l’embellissement délibéré de l’intérieur domestique. Plus récemment, Neumark a accordé son attention au développement de deux nouveaux corps de travail : un qui adresse le bien-être et la cultivation du bonheur en tant que pratique radicale ; un autre qui adresse l’intégration de la justice climatique.

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« Palimpsests of Wellness: Dialogic Performance and the Co-Creation of Ephemeral Communities »

Devora Neumark, artist

Summary: For nearly 30 years, I have drawn on my personal and familial experience as a second-generation Holocaust survivor to create performance art events that open intimate, but always political, spaces to explore trauma and memory. This process was never only about the “art” performance: the creation of the performances and the communities that have enlivened them – however ephemeral & transitional – have been direct engagements in a life-long healing from intergenerational violence, post-memories, forced displacement, and internalized state-sponsored atrocities. Curiously enough, the individuals who chose to participate in Presence (1997) and Presence Revisited (2017) events – whether survivors of the Pinochet regime, the 60s Scoop, domestic violence, involuntary migration, xenophobia, or suicide – also called up trauma narratives while in conversation with me.

It has been a long time coming but I have finally been able to situate my art praxis within a space of wellness rather than continue to be driven by and be inhabited by a space of trauma. Both Presence and Presence Revisited have been active in that transformative process. With Palimpsests of Wellness: Dialogic Performance and the Co-Creation of Ephemeral Communities, I propose that following the Century of Trauma (as Shoshana Felman has named the 20th century), our current era could potentially be imagined as the Century of Resilience, that furthermore, performance art could play an important part in creating the necessary wellness schemas and skills to build that very resilience (both personal and collective), despite – and perhaps especially because of – the increasingly critical climate crises.

Erika Fischer-Lichte’s four qualifications of performance art are useful not only to my reading of Presence and Presence Revisited as evidence – and manifestations – of trauma and recovery, but also as supportive of the mirrored process of community creation. Fischer-Lichte first suggests that performance comes into being by the bodily co-presence of actors and spectators (or in the case of dialogic performance, the co-presence of all participants), by their encounter and interaction. Her second qualification is that while performance is transitory and ephemeral, whatever arises comes into being in the here and now and is experienced as present, sometimes quite intensely. Thirdly, meaning is co-emergent with the performance and doesn’t transmit pre-given meanings. Fischer-Lichte’s fourth and final qualification is that performances are characterized by their eventness.

As it happens, these same qualities are inherent in both the trauma recovery process and the creation of ephemeral communities. Moreover – and here is where the mirror effect is most significant – it is only in their renewed connections with other people, that survivors recreate the psychological facilities that were damaged or deformed by their traumatic experiences. Indeed, as Judith Herman posits in her ground breaking 1992 publication Trauma and Recovery: The Aftermath of Violence – From Domestic Abuse to Political Terror, community can restore the humanity of trauma victims. According to Herman, the core experiences of psychological trauma are disempowerment and disconnection from others. Recovery can take place only within the context of relationships. It cannot occur in isolation. Re-evaluating and re-wiring the trauma self (at the individual and communal levels) through co-presence, ephemeral occurrence, co-emergent meaning, and eventness in dialogic performance can thus bring into presence the precise set of resiliency skills necessary in transitioning from trauma to recovery.

Bio: Devora Neumark, PhD is an interdisciplinary artist-researcher, educator and community-engaged practitioner currently living in Iqaluit, NU. She has been a faculty member in the Goddard College MFA in Interdisciplinary Arts program since July 2003 and was a co-founder of its Indigenous and Decolonial Art Concentration in Port Townsend, WA. Her SSHRC-funded research-creation PhD titled Radical Beauty for Troubled Times: Involuntary Displacement and the (Un)Making of Home was an inquiry into the relationship between the traumas associated with forced dislocation and the deliberate beautification of home. More recently, Neumark has been putting her attention to developing two new bodies of related work: one engages wellness and the cultivation of joy as radical practice; the other is focused on mainstreaming climate justice.


« Penser à travers la recherche en art public : art, sites, auditoires »

Ruth Fazakerley, University of South Australia

Résumé : Cette présentation réfléchit à Public Art Research (c2005-), un réseau social basé sur le web et un projet personnel de longue haleine, qui a pour mission de « rassembler et de partager des enquêtes menées par les milieux académiques, professionnels et praticiens sur l’histoire, les discours, la pratique et les effets de l’art dans les espaces publics ». Il y a plus d’une décennie, Fazakerley a observé que la recherche sur l’art public prenait place au sein d’un milieu où il y avait « d’un côté trop de matériel et de l’autre trop peu de coordination et de comparaison de la recherche et de l’information, ce qui empêchait l’imagination d’un agenda de recherche en art public qui serait national ou international » (Fazakerley 2005). Opérant aujourd’hui en tant que groupe facebook ayant plus de 480 membres autour du globe, quel est maintenant le rôle concret de Public Art Research dans le rassemblement de personnes, connaissances et de pratiques autour de l’art public ?

Bio : Ruth Fazakerley travaille à titre de Academic Developer à l'unité de l'innovation pédagogique de la University of South Australia, où elle se concentre actuellement sur les formations numériques. Elle concentre ses recherches sur la culture visuelle et l'art contemporain, allant jusqu'au design urbain, aux études urbaines et à la géographie culturelle. Ses intérêts particuliers la mènent à étudier les discours et des histoires touchant spécifiquement l'art dit public, ainsi qu'à examiner les politiques, le financement et la gestion de ce type d'art, afin de tenir compte des effets de ces discours sur les relations urbaines, sociales et spatiales.

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 « Thinking through Public Art Research: art, sites, audiences »

Ruth Fazakerley, University of South Australia

Summary: This paper reflects on Public Art Research (c2005-), a loose, web-based social network and longstanding personal project, focused on “collating, sharing and reflecting upon academic, professional and practice-led investigations into the history, discourses, practice and effects of art in public spaces”.  More than a decade ago the author observed that research into (and with) public art took place within, and was shaped by, a landscape where there was “both too much material and too little coordination and comparison of research and information, with consequent impacts for trying to even imagine what a [national or international] public art research agenda might look like” (Fazakerley 2005). Currently operating as a facebook group with over 480 members from across the globe, what now is the tactical role of Public Art Research in bringing together people, knowledge and practices around ‘public art’?

Bio: Ruth Fazakerley works as an Academic Developer in the University of South Australia’s Teaching Innovation Unit, where she focusses on digital teachings. Her research concerns visual culture and contemporary art as well as urban design, urban studies and cultural geographies. Her interests push her to study discourses and stories related to public art and to examine its policies, financing and management in order to account for the effects of those discourses on urban, social and spatial relations.


 « Modèles et Scénarios : enquête artistique, spéculation et dématérialisation des objets »

Barbara Rauch, Michelle Gay, artistes, OCAD

Résumé : Les gestes performatifs, la création de modèles et les interventions sur les lieux ont été documentés par des impressions et archives numériques qui sont elles-mêmes devenues des œuvres d’art. L’action originale ponctuelle sur le site n’est que pur matériel, les tirages contact prenant alors le rôle d’artéfact en constituant en même temps des données de ce qui sera l’archive publique. Nous présenterons deux études de cas d’œuvres de notre studio qui rendent compte de la vie de nos œuvres d’art. En discutant de deux corpus spécifiques, nous observons une relation entre leur recherche et leurs modes de présentation ; et touchons aux aspects politique, environnemental et philosophique des archives numériques. Les deux artistes emploient leur propre ensemble de matériaux, entrainant un débat artistique sur les environnements extrêmes. BR performe avec des matériaux naturels et semi-naturels en utilisant une mise en scène statique comme point de départ ; sa série Mesas collective est constituée d’installations performatives avec et autour d’une table. Que l’artiste utilise du jute, des algues, pierres ou des tissus biodégradables, c’est l’effort collaboratif et l’agentivité de ses matériaux qui permettent de nouvelles lectures de l’œuvre, une référence à The Third Table (2012), d’Harman. BR considère cette œuvre comme étant sa table collaborative. MG démontre une sensitivité différente, qui se centre sur les environnements urbains. Collectionnant emballages, ordures et autres matériaux débusqués qui sont transformés en assemblages et en modèles de basse-fidélité, ces structures spéculatives deviennent une méthode de création et de pensée qui critique l’impact des choix humains sur nos futurs collectifs et une médiation de nos environnements et infrastructures urbaines. Nous considérons que l’image du public/ville, ou plutôt ici d’une infrastructure ou d’un environnement potentiel, trouve dans son mode documentaire une nouvelle importance et en tant qu’archive numérique ou méta-data, elle offre de nouvelles interprétations : autrefois un geste ciblé dans un lieu physique, l’image devient un objet qui est lui-même documenté dans une archive numérique, pouvant potentiellement servir de modèle hybride permettant de repenser les catégories de connaissance.

Bio : Michelle Gay est une artiste, designer et chercheuse. Elle détient un Master of Fine Arts de la Nova Scotia College of Art and Design University et un Master of Information Science de l’Université de Toronto. Elle est activiste urbaniste dans la ville de Toronto depuis 14 ans, militant pour : des espaces de vie et de travail abordables pour la recherche et la création ; des espaces publics ; un plan urbain qui est avant-gardiste et inclusif. Elle enseigne au département d’études de cycles supérieurs à l’Ontario College of Art and Design University (OCAD). Barbara Rauch, artiste et chercheuse, mène une pratique de studio autour des thèmes de l’empathie et des consciousness studies, et plus récemment autour des manifestations de l’éthique environnementale anthropocentrique. Elle est co-directrice du Data Materialization Studio/Lab au Digital Media Research and Innovation Institute, à OCAD, où elle enseigne à la School of Interdisciplinary Studies and Graduate Studies.

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« Models and Scenarios: artistic inquiry, speculation and object dematerialization »

Barbara Rauch, Michelle Gay, artists, OCAD

Summary: Performative gestures, model making and site interventions have been documented into digital prints and digital archives that become themselves the artworks. The original, time-based action on site is mere material, the contact sheets then take on the role of the original artifact, at the same time they are the data for the public archive. We will present two case studies of studio works that address the lives of our artworks. Discussing two specific bodies of work we look at the relationship of research inquiry to presentation modes; and touch on the political, environmental and philosophical aspects of artworks as digital archives. Both artists employ their own sets of materials, encouraging an artistic debate with extreme environments. BR performs with natural and semi-natural materials using a static setting as a starting point; her work series Mesas collective are performed installations with and around a large table. Whether she uses jute, seaweed, rocks or degradable tissue, it is the collaborative effort between the artist and the agency of her materials that offer new readings, referring to Harman’s (2012) ‘The Third Table’, she also refers to this work as her collaborative table. MG demonstrates a different sensitivity with focus on urban environments. Collecting packaging, trash and found materials then transformed into low-fidelity assemblages and models, these speculative structures become a method of critical making and thinking around the impact of human-choices on our collective futures and a mediation towards our built environments and city infrastructures. We consider the image of the public/city, or here rather a potential infrastructure or environment, finds in its documentary mode new importance and as an archive of digital data or meta-data, it offers diverse and new readings, once a gesture in a physical locale, it becomes an object that gets documented into a digital archive potentially serving as a hybrid model to rethink knowledge categories.

Bio: Michelle Gay is an artist, designer and researcher. She holds a Master of Fine Arts from the Nova Scotia College of Art and Design University and a Master of Information Science from the University of Toronto. She has been an urban planning activist in the city of Toronto for over 14 years lobbying for affordable life & work spaces for research & creation; public spaces; and urban design which is forward thinking and inclusive. She teaches in the Graduate Studies department at the Ontario College of Art and Design University (OCAD). Barbara Rauch, artist and scholar, pursues her studio practice around the topics of empathy, consciousness studies and more lately the manifestations of anthropocentric environmental ethics. She is Co-Director of the Data Materialization Studio/Lab in the Digital Media Research and Innovation Institute, at OCAD University, and teaches in the School of Interdisciplinary Studies and Graduate Studies.


14h00-15h30 : #streetart | #streetart

Animation : Pauline Guinard, École normale supérieure de Paris et Laurent Vernet, Lune Rouge

« L’art après Instagram : affiliations, esthétisme, attention »

Lachlan MacDowall, University of Melbourne 

Résumé : Cette présentation examine les implications du nouveau lien entre rues et écrans, entre la promenade en ville et le simple défilement du doigt, en considérant les façons dont les œuvres d’art dans l’espace public sont davantage produites en tant qu’objets numériques, façonnés par la structure des plateformes numériques et la réception concentrée des auditoires transformée en données. Plus particulièrement, elle examine la montée de l’application Instagram, qui a fait ses débuts en tant que modeste application de partage de photos pour l’iPhone d’Apple en 2010, et qui est devenue la plateforme des réseaux sociaux la plus utilisée. Les raisons de la montée d’Instagram sont complexes, mais incluent à la fois des raisons techniques (sa facilité d’utilisation sur les appareils mobiles et le manque d’efficacité des autres plateformes de partage d’images) et des raisons esthétiques (préférences pour le style épuré et professionnel de ses filtres et de son affichage ainsi que pour la rapidité de téléchargement des images et des longs textes). En 2018, Instagram a plus d’un milliard d’utilisateurs à travers le monde, constituant non plus seulement une entité commerciale valable, mais aussi une logique culturelle d’influence, dont la structure agit directement sur les flux d’images à travers son organisation transparente d’apparences (‘likes’), d’affiliations (‘followers’) et d’attention (‘comments’).

Cette communication explore l’impact d’Instagram sur la culture visuelle en considérant la façon dont elle a façonné la production et la consommation de street art dans le domaine public, affectant parfois son apparence mais aussi changeant son contexte, sa production, ses publics et ses significations. Tout en façonnant ces dynamiques, la structure d’Instagram permet aussi d’obtenir des données qui permettent de cartographier et de décrire les réseaux de graffiti et de street art en un système global. Une analyse de plus de 23 millions de données Instagram disponibles publiquement a rendu possible l’étude empirique la plus parlante jusqu’à maintenant des champs principaux du street art en nous montrant ses acteurs clé, ses institutions et ses tendances de goût. Cette étude rend également visible les façons dont les technologies numériques recadrent la fonction et l’expérience de l’art dans notre monde contemporain.

Bio : Lachlan MacDowall enseigne les Screen and Cultural Studies à l'Université de Melbourne, où il est également chercheur associé dans l'Unité de recherche en cultures publiques (Research Unit in Public Cultures). Il a publié à de nombreuses reprises au sujet des relations entre art, espace public et technologies. Ses recherches portent surtout sur l'histoire et l'esthétique des graffiti et de l'art urbain-street art. Il a participé aux ouvrages collectifs Instafame: Graffiti and Street Art in the Instagram Era (à paraître, 2019), Graffiti, Street Art and Cultural Heritage (à paraître, 2019). Il travaille actuellement sur son livre Art After Instagram: Art Spaces, Audiences, Aesthetics, qui sera publié sous peu.

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« Art After Instagram: Affiliations, Aesthetics, Attention »

Lachlan MacDowall, University of Melbourne

Summary: This paper examines the implications of the renewed nexus between streets and screens, between strolling and scrolling, by considering the ways in forms of art in public space are increasingly produced as digital objects, shaped by the architecture of digital platforms and the aggregated responses of audiences, transmuted into data.  In particular, it examines the rise of the digital app Instagram, that began as a modest mobile photo-sharing application for Apple’s iPhone in 2010 and has grown to become one of the most-used social media platforms. The reasons for Instagram’s rise are complex, but include both ‘technical’ reasons (its ease of use on mobile devices and the limitations of other platforms in processing images efficiently) and ‘aesthetic’ reasons (preferences for the clean, professional look of the filters and display and the speed of images over lengthy text). By 2018, Instagram has more than 1 billion users worldwide, constituting not just a valuable commercial entity but also an influential cultural logic, whose architecture shapes the horizons of image streams through its seamless organisation of aesthetics (‘likes’), affiliations (‘followers’) and attention (‘comments’).

This paper explores Instagram’s impact on visual culture by considering how it has shaped the production and consumption of street art in the public domain, sometimes affecting its appearance but also changing its context, production, audiences and meaning. While shaping these dynamics, the architecture of Instagram also yields data that can help map and describe the contours and networks of graffiti and street art as a global system. An analysis of more the 23 million pieces of publicly-available Instagram data has made possible the most comprehensive empirical study yet of the global fields of street art, showing its key players, institutions and patterns of taste. This study also makes visible some of the ways in which digital technologies are reframing the function and experience of art in the contemporary world.

Bio: Lachlan MacDowall teaches Screen and Cultural Studies at Melbourne University, where he is also an associate researcher in the Research Unit in Public Cultures. He published on numerous occasions about the relations between art, public space and technologies. His research concerns especially graffiti history and esthetics and urban street art. He contributed to the collective works Instafame: Graffiti and Street Art in the Instagram Era (to be published, 2019) and Graffiti, Street Art and Cultural Heritage (to be published, 2019). He works at the moment on his book Art After Instagram: Art Spaces, Audiences, Aesthetics, which will soon be published.


« Construction et diffusion d'images urbaines "alternatives" standard - le cas de l'administration du graffiti à Paris et Berlin »

Julie Vaslin, Université de Lyon

Résumé : Dans cette communication, nous proposons de questionner la place de l’administration des graffitis dans le développement du tourisme dit « hors des sentiers battus » dans les métropoles européennes. Comparées les unes aux autres au nom du potentiel « alternatif » de certains de leurs quartiers, les métropoles européennes – et en particulier Paris et Berlin – s’emploient depuis le début des années 2010 à valoriser officiellement certaines formes de graffiti. Faisant l’hypothèse que la promotion du graffiti est l’un des leviers du tourisme hors des sentiers battus, nous questionnerons dans cette communication les modalités concrètes de la construction et de la diffusion d’images urbaines dites « alternatives », à Paris et à Berlin.

Dans une première partie, on montrera comment sont administrées les images dans la ville pour produire des images de la ville, en s’appuyant sur une enquête de terrain menée à Paris et Berlin entre 2012 et 2017. En effet, même si les images canoniques de Paris et Berlin sont très contrastées (le bâti parisien est largement classé au patrimoine mondial de l’Unesco, alors que Berlin est connue pour être « pauvre mais sexy ») les modalités du gouvernement de l’espace public dans ces deux villes sont comparables. En particulier, le gouvernement du graffiti est révélateur, à Paris comme à Berlin, de logiques d’esthétisation de l’espace public convergentes. Effacés dans les hauts-lieux touristiques, les graffitis sont tolérés voire promus dans les quartiers populaires périphériques où se développe le tourisme hors des sentiers battus. Pris dans des temporalités différentes, les dispositifs de gouvernement du graffiti transitent d’une capitale à l’autre, des politiques urbaines relativement standardisées circulent dans des contextes différents, dans un jeu où développements culturel et touristique se mêlent, au service de l’attractivité territoriale. Considéré alternativement comme allégorie du désordre ou comme emblème du tourisme alternatif, le graffiti apparaît alors comme un très bon révélateur de ces processus.

Dans une seconde partie, nous observerons la diffusion et la circulation de ces images sur internet, à partir d’un corpus de sites variés (sites officiels, institutionnels, blogs touristiques, applications, etc.). Ce corpus nous permettra de révéler la nature et les auteurs des images auxquels est associée la réputation « alternative » d’un quartier touristique hors des sentiers battus. Il nous permettra également d’objectiver les ressorts de la standardisation des esthétiques urbaines : types de lieux, types de formes, types d’artistes, etc.

Au final, la comparaison entre les processus parisien et berlinois de construction et de diffusion des images de la ville nous permettra donc de questionner les ressorts de la « standardisation » des politiques et des esthétiques urbaines dans ces deux capitales européennes – et d’esquisser des pistes pour une comparaison élargie à d’autres métropoles.

Bio : Docteure en science politique rattachée au laboratoire Triangle UMR 5206, Julie Vaslin a soutenu fin 2017 une thèse intitulée Esthétique propre. La mise en administration des graffitis à Paris de 1977 à 2017. Parallèlement à l'analyse de la construction de problèmes publics autour du graffiti à Paris, ces recherches doctorales l'ont menée à enquêter sur le gouvernement des graffitis à Berlin.

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« Construction and dissemination of "alternative" urban standard images – the case of graffiti administration in Paris and Berlin »

Julie Vaslin, Université de Lyon

Summary: In this presentation, we offer to question the place held by graffiti administration in the development of unconventional tourism in European capitals. Compared to each other for the potential « alternative » side of a few of their districts, European capitals– and in particular Paris and Berlin – are trying to promote official forms of graffiti. Assuming that the promotion of graffiti is a pillar of unconventional tourism, we will question in this presentation the concrete modalities of the construction and dissemination of alternative urban images in Paris and Berlin.

First, based on a field study undertaken in Paris and Berlin between 2012 and 2017, we will show how images in the city are used to produce images of the city. Indeed, even if canonical images of Paris and Berlin contrast each other (numerous examples of Parisian architecture can be found on the UNESCO World Heritage Site list, whereas Berlin is known to be « poor but sexy »), the modalities of public space administration are comparable. In particular, graffiti management, in both Paris and Berlin, reveals converging public space aestheticization logics. Erased from the touristic high value places, graffiti are tolerated and even promoted in certain popular or suburban districts where unconventional tourism develops. Stuck in different temporalities, graffiti administration processes travel from one capital to the next and standard urban policies circulate in different contexts, in a game where cultural and touristic development intertwine in service of territorial attractiveness. Considered alternatively as an allegory of disorder or as an emblem of alternative tourism, graffiti reveal these processes.

Secondly, we will observe the dissemination and circulation of these images on Internet with the help of a website corpus (official and institutional sites, touristic blogs, applications, etc.). This corpus will allow us to reveal the nature and the authors of these images with whom the alternative reputation of an unconventional touristic area can be associated. It will also allow us to objectify all the aspects of the standardization of urban aesthetics: types of places, types of forms, types of artists, etc.

Finally, the comparison between Parisian and Berlin processes of construction and dissemination of city images will allow us to question the aspects of the « standardization » of policies and of urban aesthetics in these two European capitals– and to think of ways to enlarge the comparison to other cities.

Bio: Doctor in political sciences affiliated to the Triangle UMR 5206 laboratory, Julie Vaslin defended at the end of 2017 a thesis titled "Esthétique propre. La mise en administration des graffitis à Paris de 1977 à 2017". In parallel to the analysis of the development of public problems surrounding graffiti in Paris, her doctoral research led her to study the graffiti administration in Berlin.


« L’éphémère et la résistance pacifique du Street Art dans la Comuna 13, à Medellín (Colombie) »

Johanna Carvajal González, Université Aix-Marseille

Résumé : Depuis 17 ans le collectif Casa Kolacho1 est actif dans la Comuna 13 de Medellín en Colombie, un quartier considéré longtemps comme le plus dangereux au monde. Ce collectif est défini par Jeison Castaño « Jeihhco », son directeur et fondateur, comme « un processus étique, esthétique et politique »2 qui promeut la création artistique dans des champs du Hip-Hop et du Street Art, dans le contexte d'une Colombie qu'a vécu les derniers cinquante années en conflit. Depuis les années 1990, la Comuna 13 offrait un refuge idéal pour tout délinquant poursuivi par la justice, ainsi que pour le marché noir d'armes. Un lieu de violences pratiquées en totale impunité, où les groupes de différentes factions s'y sont installés : des milices urbaines, des guérillas et des paramilitaires. Les jeunes du collectif ont décidé de raconter ce qui est arrivé dans leur quartier à travers des œuvres de Street Art, qui concernent principalement l'époque d'atroces opérations militaires de 2001 et 2002 : incursions militaires et paramilitaires, affrontements avec la guérilla et feux croisées hebdomadaires. Nous analyserons de quelle manière le Street Art contribue à préserver la mémoire urbaine de ce quartier, racontant des faits du passé avec l'espoir d'un futur en paix, nourri par les questionnements du présent. Nous approcherons les visites guidées offertes par Casa Kolacho d'œuvres de Street Art du quartier inspirées des histoires d'habitants qu'y résident encore, dans le but de partager avec les gens les histoires vécues par la Comuna mais aussi afin de montrer sa capacité de résilience. Nous interrogerons la notion d’« éphémère » des œuvres, ainsi que son registre photographique, pour la plus part en circulation dans les réseaux sociaux, réalisé par les assistants à la visite guidée devenue un must du tourisme de la ville.

Bio : Johanna Carvajal González a commencé sa carrière académique auprès de l'Université de Bologne, en Italie, où elle a étudié l'Histoire du théâtre et l'Histoire de l'art. Elle s'est spécialisée dans la même institution en Histoire du théâtre colombien. En 2014 elle s'installe à Marseille pour travailler avec l'artiste Jean Michel Bruyère, lauréat d'une bourse européenne Leonardo. Très intéressée par l'actualité de son pays natal, la Colombie, elle décide d'aborder la question du « Rôle de la culture dans le post-conflit en Colombie », titre de son mémoire de Master 2 en Management de projets culturels et humanitaires en LEA, auprès de l'Université Aix-Marseille. Ce travail l'a encouragé pour approfondir ce sujet dans le cadre d'un Doctorat de recherche sur la manière dont les artistes se rapportent avec les récits de victimes, cherchant à construire une mémoire autre du conflit en Colombie. Elle a publié dans la revue Amerika de l'Université de Rennes 2, l'article « Le récit de guerre : comment l'art véhicule la mémoire du conflit en Colombie ». Ainsi, elle a partagé ses recherches lors de colloques internationales en Colombie, en Belgique, en Irlande, au Portugal et en France.

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« The ephemeral and street art’s peaceful resistance in la Comuna 13, Medellín (Colombia) »

Johanna Carvajal González, Université Aix-Marseille 

Summary: For 17 years the collective Casa Kolacho has been active in la Comuna 13 in Medellín, Colombia, considered for a long time to be the most dangerous district in the world. This collective is defined by Jeison Castaño « Jeihhco », its director and founder, as an « ethical, esthetical and political process » that promotes artistic creation in the fields of Hip-Hop and Street Art, in the context of a country that has been living in conflict for the last 50 years. Since the 1990’s, la Comuna 13 offers an ideal refuge for all justice sought delinquents and also for the weapons black market. It is a place where violence goes unpunished and where groups of different factions are installed: urban militias, guerilla and paramilitary soldiers. Trough street art, the youth of the collective have decided to tell the history of their district, and especially what happened during the terrible military operations of 2001 and 2002: military and paramilitary incursions, guerilla conflicts and weekly crossfire. We will analyse in what way street art, by telling the facts of the past with hope of a peaceful future fed by the present’s insecurities, contributes to preserve the district’s urban memory. We will address the guided tours offered by Casa Kolacho of the district’s street art inspired by the lives of its residents. The tours are meant to share the lived history of la Comuna, but also to show its resilience capacity. We will question the notion of the « ephemeral » of the works of art as well as their photographic recording, as they are for the most part in circulation on social media thanks to the assistants of the guided tour, now a must of the city’s touristic trail.

Bio: Johanna Carvajal González began her academic career at Università di Bologna in Italy, where she studied theater and art history. There she specialised in Colombian theater history. In 2014 she settled in Marseille to work alongside the artist Jean Michel Bruyère, a Leonardo program participant. Interested by her native country’s actual state, she decided to question the « Rôle de la culture dans le post-conflit en Colombie » (role of culture in post-conflict Colombia), title of her Master 2 thesis in Management of cultural and humanitarian projects in LEA, at Université Aix-Marseille. This work encouraged her to deepen this subject in her doctoral research, which addresses the manner by which artists and victims create narratives that construct an alternate memory of the conflict in Colombia. She published the article « Le récit de guerre : comment l'art véhicule la mémoire du conflit en Colombie » in Amerika, journal of the Université de Rennes 2. She also shared her research during international colloquiums in Colombia, Belgium, Ireland, Portugal and in France.